vendredi 19 août 2016

Un squelette à Edo


A l’exposition From Eery to Endearing: Yokai in the Arts of Japan de l’Edo Tokyo Museum, j’ai croisé ce très beau personnage. Quelle est la nature de ce squelette sous la lune à la posture parfaite ? Comme celui à la couronne de roses du Rubaiyat d’Omar Khayyam, comme ceux aux crânes ornés de la Santa Muerte, comme le spectre de  Tappington qui observe coquettement sa mise dans un miroir, ou comme Kriminal le plus beau costume des fumetti neri, notre squelette d’Edo est d’abord un dandy. Il semble avoir conservé juste ce qu’il faut de chair pour s’en faire un pantalon sur mesure et une chemise de soie délicatement plissée. Parfaitement japonais, il a compris que la beauté résidait dans le retrait de l’inutile. Pourquoi, une fois mort, s’embarrasser d’une peau spectrale ou d’un visage ? Le squelette n’a aucune nostalgie de son apparence passée.  

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